L’alliance CPCS réunit des partenaires qui accompagnent ou permettent l’accompagnement d’ enfants et de jeunes en situations de rue de par le monde. Elle vise la réalisation des recommandations contenues dans l’Observation générale 21 (2017), sur les enfants en situations de rue préparée par le Comité des Droits de l’Enfant. (https://www.ohchr.org/FR/HRBodies/CRC/Pages/CRCIndex.aspx)

L’alliance CPCS défend une perspective et une approche interactionniste pour approcher au mieux, la manière dont ces enfants et jeunes en situations de rue négocient leur identité sociale face à un processus de domination, d’étiquetage et de violences. Nous reconnaissons que leur capabilité à survivre en rue détermine leur carrière mais que celle-ci est également influencée par leur capacité à jouer avec le maillage institutionnel supposé les aider ou les contrôler. Nous abordons leurs parcours de vie et nos interventions par une analyse poussée des identités héritées (caste, religion, bagage familial et communautaire), de leurs identités acquises en situations de rue (activités quotidiennes, groupe de survie, drogues et violences physiques, morales et sexuelles) et de leurs identités espérées (rêves, projections). Dans la continuation des travaux du Professeur Daniel Stoecklin (Université de Genève), lui-même inspiré des travaux du Professeur Emérite Riccardo Lucchini (Université de Fribourg), nous utilisons le Système de l’Acteur (Stoecklin, 2000) et le Kaléidoscope de l’expérience (http://www.active-self.com/en-bref-73-pa-fr) comme boites à outils pour comprendre le sens que les enfants donnent au réel. « La situation de rue se définit par les contraintes qui pèsent sur l’enfant dans la rue, mais aussi par ce que l’enfant lui-même en fait en tant qu’acteur social. » (Stoecklin, 2000)

L’alliance CPCS et ses membres défendent une approche méthodologique rigoureuse mais recommandent d’approcher, de concerner, d’impliquer les enfants et jeunes concernés par des actions concrètes, pragmatiques, réalistes et respectueuses. Le paradoxe entre les discours institutionnels présentant l’enfant comme acteur de sa vie et de ses droits et la réalité des dispositifs intégrants trop marginalement les perspectives individuelles et le contexte interactionnel des sujets concernés est une dérive sérieuse que nous dénonçons. Les pouvoirs publics comme les ONG’s se doivent de développer des dispositifs d’intervention refusant la culture du « résultat chiffré » (suivant une logique économique néo-libérale institutionnalisant les droits de l’enfant) et de défendre conséquemment une approche systémique et compréhensive de l’enfant, du jeune reconnu comme un réel acteur. Prendre en compte le meilleur intérêt de l’enfant, réinventé une politique de protection de l’enfance le considérant comme un sujet de droit, cultiver des partenariats avec tous réseaux et organisations travaillant en ce sens, tels sont les directions suivies par notre Alliance.